Dans un monde de plus en plus urbanisé, où l’on passe en moyenne plus de 80 % de notre temps à l’intérieur, la qualité de l’air devient un enjeu majeur. Les plantes vertes sont souvent présentées comme des alliées naturelles pour assainir nos intérieurs. Mais entre mythe et réalité, que peut-on vraiment attendre d’un ficus ou d’un pothos dans notre salon ? Décryptage.

Le mythe des plantes dépolluantes : que dit la science ?

L’idée que certaines plantes peuvent purifier l’air intérieur provient d’une étude menée par la NASA à la fin des années 1980. Cette recherche visait à identifier des plantes capables de filtrer les composés organiques volatils (COV) dans des environnements confinés, comme les stations spatiales. Les résultats ont été largement diffusés, donnant naissance à une liste de “plantes dépolluantes” que l’on retrouve encore aujourd’hui dans de nombreux articles.

Cependant, les conditions expérimentales de cette étude ne reflètent pas du tout celles d’un intérieur classique. Les plantes étaient placées dans des chambres hermétiques, sans renouvellement d’air, avec des concentrations de polluants bien plus élevées qu’en situation réelle. Depuis, plusieurs études ont tenté de reproduire ces résultats dans des environnements domestiques, avec des conclusions beaucoup plus nuancées.

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Quels polluants retrouve-t-on dans nos intérieurs ?

L’air de nos logements est souvent plus pollué qu’on ne le pense. Les principaux responsables sont les composés organiques volatils (COV) émis par les peintures, les vernis, les meubles en aggloméré, les produits ménagers ou encore les bougies parfumées. On y retrouve aussi du formaldéhyde, du benzène, du toluène ou encore du xylène. À cela s’ajoutent les particules fines issues de la cuisson ou du tabac, et parfois le dioxyde d’azote dans les logements mal ventilés.

La pollution intérieure est souvent invisible, inodore, mais peut avoir des effets notables sur la santé : maux de tête, fatigue, allergies, irritation des voies respiratoires… D’où l’intérêt croissant pour des solutions naturelles censées améliorer la qualité de l’air ambiant.

Le rôle des plantes dans la qualité de l’air

Les plantes ont naturellement la capacité d’absorber certains gaz par leurs stomates, ces petites ouvertures situées sur les feuilles. Par ailleurs, les micro-organismes présents dans le terreau jouent également un rôle dans la dégradation de certains polluants. L’humidité générée par les plantes peut aussi contribuer à limiter la suspension des particules dans l’air.

Néanmoins, les effets réels sur la qualité de l’air restent faibles dans un contexte domestique classique. Il faudrait plusieurs dizaines de plantes dans une seule pièce pour obtenir un résultat significatif. Cela ne veut pas dire qu’elles sont inutiles, bien au contraire. En complément d’une bonne aération quotidienne, les plantes apportent une touche de nature, améliorent le bien-être mental et participent à un environnement plus sain.

Quelles plantes choisir pour améliorer son environnement intérieur ?

Si l’on souhaite intégrer des plantes dans une démarche éco-responsable, certaines espèces sont réputées pour leur robustesse et leur potentiel d’absorption de certains polluants. Le spathiphyllum, le chlorophytum, le ficus, le pothos ou encore la sansevieria sont souvent cités. Ce sont des plantes faciles à entretenir, qui résistent bien à la vie en intérieur et qui peuvent s’intégrer dans toutes les décorations.

Le choix des plantes ne doit pas se faire uniquement en fonction de leur potentiel dépolluant. Il est aussi important de tenir compte de la luminosité de votre intérieur, de la place disponible et de la facilité d’entretien. Une plante en bonne santé est toujours plus efficace qu’une plante négligée.

Limites des plantes : pourquoi elles ne suffisent pas toujours

Si les plantes peuvent avoir un effet positif sur l’ambiance générale d’un logement, elles ne remplacent pas les gestes essentiels du quotidien : aérer chaque jour pendant au moins 10 minutes, limiter l’usage de produits ménagers toxiques, privilégier les matériaux naturels pour l’ameublement, et éviter de fumer à l’intérieur.

Il est également important de ne pas tomber dans l’excès inverse : trop de plantes dans une pièce mal ventilée peuvent augmenter l’humidité ambiante, favoriser l’apparition de moisissures ou créer un déséquilibre. Comme toujours, la clé réside dans l’équilibre.

Enfin, pour profiter pleinement de vos plantes, autant les mettre en valeur. Un support bien choisi améliore non seulement l’esthétique de votre intérieur, mais favorise aussi une meilleure exposition à la lumière naturelle. Cela permet à vos plantes de s’épanouir pleinement dans un cadre agréable et fonctionnel.

Les plantes d’intérieur ne sont pas des purificateurs miracles, mais elles jouent un rôle non négligeable dans la création d’un environnement plus agréable, plus vivant et potentiellement plus sain. Associées à de bonnes pratiques de ventilation et à une vigilance sur les sources de pollution, elles participent à leur manière à une démarche écologique du quotidien. Alors, sans tomber dans le fantasme de la plante “aspiratrice de pollution”, il est tout à fait pertinent d’en faire entrer quelques-unes chez soi.